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Repousser les limites est une tâche ardue, mais nécessaire quand l'objectif ultime est d'innover. Le problème, c'est qu'il est difficile de savoir à l'avance où se trouve la limite. Solar Impulse a franchi cette mince frontière l'année dernière, le 5 juillet 2012, lors du test structurel du longeron du HB-SIB, la partie centrale des ailes du second avion solaire. Nous avons franchi la limite et nous sommes tombés par-dessus bord : c'est-à-dire que le longeron s'est brisé. Dans des projets aussi pionniers que Solar Impulse, et pour d'autres inventeurs et innovateurs avant eux, repousser les limites est une condition. Ce n'est qu'en persévérant et en apprenant de ses propres erreurs que naît l'innovation. En réalité, c'est la détermination qui a rendu possible la construction du premier avion solaire capable de voler de jour comme de nuit, avec l'envergure d'un gros-porteur, le poids d'une petite voiture et une autonomie quasi-illimitée.
Le nouveau longeron a été livré le 19 juillet 2013 à Dübendorf. Les ingénieurs n'ayant pas de temps à perdre, ils ont aussitôt entamé les préparatifs pour les tests que cette composante très imposante de l'avion (plus de 70 mètres de long) allait devoir passer. Le premier test, et le plus difficile, un test de torsion, a eu lieu le lundi 5 août. Les ingénieurs de Solar Impulse ont décidé de commencer par le test qui avait conduit le premier longeron à se briser afin de savoir immédiatement si la nouvelle structure pourrait supporter la charge. Lors de ce test, le cas de charge maximal fut de 4,9 tonnes. Cela étant, le poids est appliqué de sorte qu'une moitié de la charge exerce une pression vers le haut, et l'autre vers le bas, tordant ainsi le longeron. Dans le hangar, la tension était palpable tandis que les ingénieurs observaient la scène en silence, espérant secrètement qu'ils n'entendraient aucun son incongru.
Au soulagement de tous, le test fut une vraie réussite. A l'œil nu, on croirait que la structure du longeron n'a pas changé, mais un nombre plus important de ces pièces qui firent entendre un craquement lors de l'incident de l'an dernier, les cloisons – de petites plaques carrées en fibre de carbone se trouvant sous le longeron afin d'empêcher la structure de se déformer –, fait désormais peser 2 kilos de plus à la l'ensemble.
Source: Solar Impulse